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Miss Acacia nous a donné rendez-vous dans son éternelle roulotte. Le temps avait patiné le bois, les couleurs se pastellisaient mais la maisonnette était tout à fait bien entretenue. Malgré le succès, elle continuait d’arpenter les tournées musicales dans ce nid d’oiseau monté sur roues. Tout de même, les chevaux avaient été remplacés par un « Tourbus¹ » pour les musiciens et l’équipe technique. L’écho de ses vocalises traversaient les cloisons. Sa voix s’accordait à la tonalité de la bruine qui tambourinait les feuilles mortes.

C’est son fils qui nous ouvrit la porte. Le même regard intense que celui de sa grande petite chanteuse de mère. Le même feu, avec un casque de cheveux blonds et un ballon de football sous son bras. Son sourire fit exploser un jeu de fossettes sur son visage. Il nous salua en vitesse.

Alors, nous pénétrâmes dans l’Antre de la belle. Une armée de chaussures à talons sur une étagère, des tenues méticuleusement rangées par couleur sur des cintres voguaient dans le presque silence, entre deux vocalises. Un mannequin glabre portait tout un tas de chapeaux.

Miss Acacia terminait de s’enchignonner devant sa coiffeuse.

- Ça y est, je suis prête ! lança-t-elle. Sa voix était inimitable, même lorsqu’elle parlait. Quelque chose qui aurait un rapport avec le caramel. Du feu avec un peu de sucre.

- Vous voulez quelque chose à manger ? J’ai préparé du pan con tomate, des toasts à la tapenade. J’ai des olives aussi…

- Oh merci beaucoup, mais comme Jack, je me nourris principalement de crêpes…

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