Les flocons sous mes pas ont essaimé, transformés les bateaux en gâteaux couverts de sucre glace. Les bords de Seine débordent de créativité féerique, le givre fait des merveilles en pailletant le corps des chats, ce ne sont pas les jours les plus froids du monde mais pas loin.

Je rêve qu’une aurore boréale s’enroule autour de la tour Eiffel mais j’ai déjà beaucoup à faire avec la réalité. Préparer le spectacle des trente ans de Dionysos n’est pas une mince affaire, surtout quand on a pris un peu de poids. Quelques flocons indélébiles blanchissent ma barbe, autant le dire tout de suite, je me père-noélise. Puissent mes lutins Dionysiaques, sur scène et dans le public, m’aider à promulguer les cadeaux électriques.

Nous rentrons dans nos années cinquante (ans), la substantifique moelle osseuse du rock n roll. Les transfusions électrostatiques se meuvent au creux des idées neuves : nouvelles chansons, nouveaux arrangements, nouveaux costumes. Rouges et noir. Façon équipe de football en tuxedo et ce désir de ne pas se contenter de l’énergie. Principe de réalisme magique, inviter dans l’ultra concret des concerts, des personnages issus d’un orphelinat d’amis imaginaires oubliés. Féerie électrifiée et hypnose amusante. Convoquer fantômes et souvenirs-choisir l’appellation selon ses croyances- pleurer de la neige-fondre en larmes de joie et toujours, un certain goût de risque.

Quel autre intérêt, après trente ans de groupe, avec une équipe de « Darons » comme nous l’a gentiment fait remarquer l’équipe de communication du concert Stéphanois, s’il n’y a pas de risque ?

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