En coulisses avec Mathias Malzieu

Bienvenue dans les coulisses de mes histoires ! Je vous propose ici de renverser la face cachée de l’iceberg : journal du réel, de l'imaginaire, entretiens des personnages principaux...

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Par Mathias Malzieu
23 avr. · 1 mn à lire
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Mon Panthéon est décousu

Mon Panthéon est décousu

Actionner la machine à réparer le temps: jouer à Grenoble et Dijon !

Deux concerts reportés pour cause de clouage de tibia les 14 et 15 février. J’ai eu beau être un Jésus Christ du mollet avec cette opération visserie, pas de miracle. Impossible de marcher, ni sur l’eau ni sur le linoléum de l’hôpital.
Le 14, à l’heure ou j’aurais dû être en répétitions sur la scène de la belle électrique*1, je sortais du bloc opératoire. À bloc sur mes béquilles, agile tel le crapaud dyslexique.
Le 15, à la même heure de faire chauffer la vapeur dijonnaise*2, je grimaçais dans un train qui me ramenait fissa chez moi. Tout un nécessaire de combat s’y mettait en place, pharmacopée, canopée boitillante pour aller du lit au lit, pansements, pensements à propos de la fabrication d’un fauteuil magique dans les bras vibrionnants d’une fée aux grands et petits soins.
Impossible d’honorer ces concerts.
Objectif Bruxelles, 10 jours plus tard. Conte à rebours. Piqûre de rappel à la joie possible. Se l’imaginer pour la faire advenir, prière païenne.
Réparer le désir par-dessus les clous et le tramadol de dramaqueen, cet antidouleur qui met du coton bizarre dans le cerveau.
Visualiser le concert adossé à un fauteuil roulant transformé en ami imaginaire ou l’inverse.

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